Un peu énervée à cause de cette histoire avec Mika -sans parler d'Alexis qui nous refaisait une crise d'adolescence- la jolie Jordan avait un peu le moral en baisse ce soir. N'ayant pas le courage de se la jouer la fille pas du tout atteinte, elle était aussitôt venue réclamer la présence de son amie Meweene. La seule qui savait tout d'elle, qui savait qui elle était réellement. Et réciproquement. Elles avaient rapidement convenu d'aller au Dolce afin de se changer les idées, de discuter un peu et surtout : de profiter ! Comme elles savaient si bien le faire quoi. Sortant son fer à friser, elle le fit chauffer pendant qu'elle enfilait sa robe noire, dévoilant ses longues jambes hâlées. Après quoi elle se maquilla, de façon voyante mais pas vulgaire pour autant. Ses lèvres pulpeuses faisant ressortir à merveille le rouge qu'elle y avait déposé. Puis, elle ondula ses cheveux et termina ses préparatifs avec quelques bijoux, ses escarpins noirs, une touche de parfum, une pochette et son manteau beige. Elle déposa un bref baiser sur la tête de ses deux petits amours de chiens et quitta la maison, prenant la direction du centre ville. Elle se gara non loin de la boîte et remonta le trottoir jusqu'à l'entrée. Elle ne passait pas inaperçue, comme toujours. Elle reconnu facilement la silhouette de son amie qui était de dos, à l'attendre tranquillement. Ses talons claquèrent sur le sol alors qu'elle accélérait le pas. Elle posa une main sur son bras, l'incitant à se retourner et l'enlaça aussitôt en venant déposer un baiser sur sa joue. Elle se recula ensuite et dans un léger rire, elle vint retirer la trace de rouge à lèvres qu'elle avait laissé sur sa joue. Sur un ton léger elle déclara : « Je suis bien contente que tu sois libre ce soir. Je n'avais pas envie de passer ma soirée à ruminer toute seule dans ma chambre. L'horreur. » Elle grimaça légèrement pour accentuer ses propos, puis elles se glissèrent dans la queue.

« Je suis toujours libre pour toi ma chérie et en attendant qu'on passe, tu vas tout me dire sinon je t'arrache la vérité quoi qu'il arrive. » Jordan lui offrit un petit sourire reconnaissant, sachant qu'elle pouvait toujours compter sur elle, quoi qu'il se passe. Et ça, ça faisait des années qu'elle ne l'avait plus connu. La popularité lui avait fait perdre tous ses amis et elle avait très mal vécu sa "solitude" nouvelle. Si elle avait su qu'être populaire engendrait autant de problème, elle se s'en serait bien passé, oh ça oui. Mais qu'importe, là n'était pas la question. Jordan jeta un coup d’œil devant elle soupira, trouvant qu'il y avait bien du monde et que ça n'avançait pas très vite. Elle se reconcentra rapidement sur son amie, passant une main dans les cheveux de celle-ci, l'air absente. Elle haussa les épaules et commença : « Encore et toujours des histoires de mecs. » Elle fit une petite moue désespérée, l'air de dire : ils nous font chier ces mecs ! Elle reprit : « Commençons par Mickaël. Tu le connais ? Mickaël Fergusson. Bref, je te fais un résumé : il est dans un de mes cours de natation. Un jour il est venu me demander des leçons particulières, j'ai accepté. Et le deal fut rapidement établis : des cours particuliers et en échange, du sexe. Tout allait très bien comme ça, jusqu'à ce que plusieurs autres gars du groupe rappliquent et me demande la même chose. Moi, tu m'connais, j'ai accepté, forcément. » Elle échappa un petit sourire rêveur et taquin avant de continuer : « Sauf que môsieur Mickaël n'a pas supporté et m'a fait une scène avant de mettre fin à notre accord. Depuis, il fait la gueule et refuse qu'il se repasse quoi que ce soit entre nous, tant que j'ai pas arrêté de voir ses potes. Et en plus voilà que sa connasse de meilleure rapplique et se la joue mère poule, elle m'emmerde celle-là ! » La jeune femme serra les poings, ne cachant pas toute l'animosité qu'elle ressentait à l'égard de Loan. Et tant pis si c'était une amie de Mewee, elle s'en fichait bien. Elle se calma ensuite et fit une petite moue, regardant ses pieds. Elle haussa les épaules, la tête basse et releva les yeux jusqu'à son amie. Et puis, comme si elle avouait une faute grave, elle souffla : « Et cet idiot me manque... Mais je ne veux pas céder ! » Elles avancèrent de quelques pas alors que la file d'attente diminuait lentement.