Oh, nice to see you again | Alysson

Alors que le brouhaha caractéristique des fins de cours en amphi se faisait entendre, je me levais, passant une main dans mes cheveux un peu trop longs, tentant d’y mettre un peu d’ordre, en vain. Depuis quelques jours, j’hésitais à les couper, parce que je les aimais bien comme ça, même s’ils étaient totalement indomptables. Soupirant, je ramassai mon sac en bandoulière, le posai sur la table, et ramassai mes affaires vers moi. Je rangeai ma bouteille, essayai de faire une place à mes feuilles de cours sur lesquelles apparaissait une écriture penchée, serrée, et parfois compliquée pour qui n’avait pas l’habitude de me fréquenter, laissai tomber mes stylos au fond de mon sac sans même chercher à ordonner un peu le tout, puis fermai celui-ci, et le passai par-dessus mon épaule. Pour le moment, c’était tout pour les cours. Le prochain n’était pas avant plusieurs heures, j’avais plus que largement le temps de vaquer à mes occupations. La question étant : Quelles étaient ces dernières ? Je pouvais aller à la bibliothèque, ou aller me poser à la cafétéria… A voir.

Passant ma main sur mon visage, faisant crisser les courts poils de ma barbe naissante, faute d’avoir eu le temps de me raser ce matin-là -ou même d’en avoir eu l’envie-, je commençai à descendre l’amphithéâtre pour rejoindre la sortie où tout le monde s’était précipité à peine les derniers mots du prof sortis de sa bouche. Pas besoin de se presser, c’était pour l’instant totalement bouché, il suffisait juste d’attendre qu’ils sortent un peu. Je sortis mon portable, jetant un bref coup d’œil aux messages reçus. Ma sœur m’en avait laissé un, une invitation à aller boire un verre ce week-end, parce qu’elle était dans le coin pour raisons professionnelles. Un sourire franc se dessina sur mes lèvres. Je n’avais pas toujours l’occasion de retourner dans le Missouri pendant le week-end, et encore moins pendant la semaine, et l’idée de pouvoir me poser avec elle pour discuter me mettait déjà de bonne humeur. Il faudrait que je pense à lui passer un coup de fil, par ailleurs. J’en avais aussi un de mon petit frère qui, lui, se plaignait encore des parents, pour une raison qui m’échappait. Nous n’avions jamais été particulièrement proches, tous les deux, mais étrangement, dès qu’il avait besoin de râler, il le faisait auprès de moi. J’en venais à me demander s’il me contactait parfois pour d’autres raisons… Bref, encore et toujours des nouvelles de la famille. Répondant rapidement aux deux, je finis par marcher sans vraiment prêter attention à ce que je faisais. Résultat des courses ? Je rentrai dans quelqu’un, bien entendu ! C’était d’un tel cliché… A cause du choc, j’avais lâché mon portable. Mauvaise idée. Il avait beau être aussi solide qu’un bloc de béton, il ne survivrait pas au milieu de la foule, et de tous les pieds qui risquaient de marcher dessus.

Le ramassant rapidement, faisant râler les rares personnes derrière moi qui me contournaient comme ils le pouvaient, je m’excusai brièvement auprès d’eux, puis me retournai vers la personne que j’avais heurtée. Sur le coup, j’étais là, « mince, elle me dit quelque chose cette nana… », puis je la resituais. Bien entendu que je la connaissais, mais j’aurai juré ne jamais la trouver ici. « Aly… ? Alysson Peterson ? Whoah ! » Cette fille était la petite sœur de l’ex-copain de ma frangine -vous suivez ? Bien-. Il y a de cela quelques années, nos deux ainés, alors collègues, sont sortis ensemble, assez sérieusement pour que leur famille rencontre la nôtre. C’était le soir d’un diner en « famille » que j’avais rencontré Alysson, et le courant était assez bien passé. On avait discuté et, étant à peu près du même âge, et ayant la musique en commun -quoi qu’elle la guitare, et moi le piano-, nous avions passé pas mal de temps dans notre coin, à échanger nos points de vue, nos connaissances, et tout ce qui s’y rattachait. Ça avait fait rire ma sœur ainée, sans que je sache trop pourquoi. Puis les deux se sont séparés, et je n’ai jamais revu Alysson. J’aurai été loin de me douter qu’on suivait désormais les mêmes études, au même endroit. Honnêtement, c’était une bonne surprise. « Je… Whoah… Ça va toi ? Depuis le temps ? Qu’est-ce que tu deviens ? … Euh… Tu vois qui je suis, ou… ? » Il valait quand même mieux vérifier, je préférai éviter de me prendre un méga vent parce qu’elle ne se souvenait plus de moi. Les derniers mecs de l’amphi à être encore derrière moi continuaient de râler, laissant même parfois sortir quelques injures à mon encontre. Bon sang, ils étaient incapables de se démerder ? Je me décalais, leur laissant plus de place qu’il ne leur en fallait pour passer, tout de même incertain que, doués comme ils l’étaient, ils arrivent à sortir.

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Dernier rang, sur le côté. Voilà où je me trouve. Timide comme j’étais, je me mettais toujours au fond, dans un coin où l’on pouvait m’oublier facilement… Même le prof ne savait plus que j’existé, ce qui me dérangé pas, au contraire. Cela me permettait de partir dans mes pensées. J’étais rentré à l’université parce que j’en avais envie bien sûr, mais je crois que ce qui m’attirée le plus, c’était l’ambiance, les fête et toutes ses choses comme dans les films. Dans ce genre d’endroit, j’avais vraiment l’impression de me retrouver dans un film où je suis l’héroïne à qui il lui arrive plein de trucs et qui finit avec le beau gosse… Enfin ça, c’est dans les films, la réalité n’est pas si géniale, entre les cours et les partiels, on a presque pas le temps pour nous. Je me demande si les profs se rendent compte que l’on a une vie à côté…

La cloche me fit sursautée, elle annonçait la fin du cours. Je m’étirai sur ma chaise puis rassemblèrent mes affaires en prenant soin de bien les ranger dans ma pochette. Je n’aimais pas le désordre c’est pour cela que je passe pratiquement 10 minutes à chaque fin du cours à bien rangeais mes classeurs, livres et stylos. Je me levai finalement de ma chaise attendant que tout le monde passe devant, pas envie bousculé par des idiots pressés. Je sortis mon portable de ma poche. Aucuns messages. Bon bah comme ça… Je vois que l’on pense à moi. Je remis mon portable dans la poche de mon jean et me dirigea vers la sortit de la classe. Super… Ça bouchonne… On va attendre dans ce cas.

Plongé une nouvelle fois dans mes pensées, je ne fis pas attention à ce qui se passé et bouscula quelqu’un. Aie, ça fait mal. Je me frottai l’épaule, là où je m’étais cogné, puis leva la tête. Tiens… Ce garçon me rappelait vaguement quelqu’un… Il me regarda, surpris… « Aly… ? Alysson Peterson ? Whoah ! »

Ah ! Bah en tout cas, lui, il me connaît, donc j’avais raison je l’ai bien déjà vu quelque part. Mais ou… Je cherchais dans ma mémoire, tout en fronçant les sourcils, où j’avais bien pu voir ce visage, mais impossible de m’en souvenir. « Whoah… Ça va toi ? Depuis le temps ? Qu’est-ce que tu deviens ? … Euh… Tu vois qui je suis, ou… ? »

Mes yeux s’écarquillèrent d’un seul coup. Mais bien sûr ! Quelle idiote ! Comment je n'ai pas pu m’en souvenir ! « Lukas ! Lukas Davenport ! »

Oups… J’avais peut-être crié un peu trop fort… Sous les injures des autres élèves qui voulaient sortir, nous nous sommes décalé sur le côté. « Bah ça va, écoute et toi. Comme tu peux le voir, je n'ai pas vraiment changé, toujours aussi fan de guitare et toi, de piano je suppose. Dis-je en lui souriant. Et ta sœur, comment va-t-elle ? »

Je n’aurais jamais pensé croiser quelqu’un que je connais ici. Ça me faisait bizarre de le voir après tous ce temps. Cela devait bien faire plus de 5 ans que l’on ne s’était pas vus. J’ai trouvé ça dommage que nos ainés se séparent, car Lukas était la seule personne externe à ma famille à avoir les mêmes gouts que moi… Enfin presque les mêmes gouts…

HJ : Tu sais que j'ai galeré pour retrouvé ta couleur xD Mais c'est pas grave je ne t'en eux pas Razz

Tiens voila mon code couleur si tu veux ^^ : #C71585

Cool, elle savait qui j'étais ! A sa tête, j'avais deviné qu'il lui avait fallu longtemps pour me reconnaitre, mais après tant d'années, je pouvais le comprendre. Après tout, je ne m'attendais pas non plus à avoir marqué son esprit comme au fer rouge, je n'étais que le frangin d'Arya. Ça n'était pas moi qui était sorti avec son frangin. Encore heureux, d'ailleurs ! « Bah ça va, écoute et toi. Comme tu peux le voir, je n'ai pas vraiment changé, toujours aussi fan de guitare et toi, de piano je suppose. Et ta sœur, comment va-t-elle ? » Me repassant la main dans les cheveux, penchant doucement la tête sur le côté, je réfléchissais. Je ne voyais pas trop pourquoi d'ailleurs, je n'avais pas besoin d'y songer pendant dix minutes pour connaître la réponse à ses questions. Quoi que l'une d'entre elles était davantage une affirmation, ou plutôt une question rhétorique. J'adorais répondre à des questions rhétoriques, parce que justement, ma réponse n'était pas attendue. « Ça va, ça va ! La grande forme, motivé et tout ! Toujours fada de piano, c'est comme ça depuis que je suis ado, ça risque pas de changer ! » Je lui souris franchement, retenant un léger rire. Visiblement, j'étais d'excellente humeur. Au pire, si je partais dans un de mes nombreux délires, elle savait comment je fonctionnais, elle ne serait donc pas trop surprise. « Ma frangine va bien, elle a « pris du grade » dans son taff y a pas longtemps, et là elle est de passage dans quelques jours ! Ce qui tombe franchement bien, parce que je voulais la voir un peu... Tu sais à quel point je suis proche d'elle. Et ton frère ? Son groupe, ça avance ? Ils cherchent pas un pianiste par hasard ? » Cette fois-ci, je ris, parce que je ne pus pas m'en empêcher. Cette phrase, j'avais du la répéter je-ne-sais-combien de fois à l'époque où je cherchais un travail dans la musique, sans succès. Et maintenant, c'était devenu comme une blague. Désormais, si je voulais vraiment me lancer, je me donnerai les moyens, à fond, pour atteindre mon but. Mais d'abord, finir mes études. « Nan mais plus sérieusement, ils s'en sortent ? Si oui, je te préviens de suite, je veux un album dédicacé ! Y a pas moyen de passer à coté de ça... » Alors que je lui parlais, je commençais à jouer avec l’extrémité de ma manche, qui dépassait plus que largement sur ma main. J'adorais les manches longues, sans trop savoir pourquoi, mais ça avait ce foutu inconvénient de me distraire considérablement. « Mais dis moi, c'est une sacré surprise de te voir ici. Je veux dire, on est pas dans le Tennessee, et la probabilité qu'on se tombe dessus était... Nulle ? C'est dingue... T'es dans le coin depuis longtemps ? » Je finissais ma phrase en tournant la tête, regardant l'amphi qui était vide, peut-être à l'exception de deux-trois personnes, mis à part nous. Il n'y avait plus aucun bruit perturbateur, plus de fond sonore désagréable. Je me demandais si je ne préférais pas cette pièce quand il n'y avait plus personne dedans. Mon portable vibrant dans ma poche, je m'autorisai à y jeter un petit coup d’œil. Arya, encore. J'avais droit à une de ses nombreuses blagues sur mon état quand j'étais saoul, et à ce que je pouvais faire quand j'avais trop bu. C'est marrant, mais à force d'y avoir droit dès qu'on parlait de picoler, on aurait pu se dire que ça m'aurait lassé. Mais non, loin de là même, je continuais à rire à ses bêtises, parce que je savais parfaitement qu'elle avait raison. J'allais ranger mon mobile quand j'eus une idée pas si mauvaise. « Tiens, tant que j'y suis, c'est quoi ton numéro ? Que cette fois, je puisse te retrouver une fois que tu seras sortie de la salle. » J'écrivis son nom dans mon répertoire, m'appuyant contre la table juste derrière moi.

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Je m’appuyai contre un mur derrière moi pour l’écouté parlé, car avec lui, y’en a toujours pour un moment, mais ça ne me dérange pas, je ne suis pas très bavarde. En fait, Lukas est tous mon contraire, c’est sans doute pour ça que l’on s’entend bien. Il passa une main dans ses cheveux, s’emblant réfléchir. « Ça va, ça va ! La grande forme, motivé et tout ! Toujours fada de piano, c'est comme ça depuis que je suis ado, ça risque pas de changer ! » Non ça c’est sur je ne pense pas que ça changeras. Bien avant que je ne le rencontre, il adorait le piano.

Il souria, ce que je fis à mon tour, puis il repris « Ma frangine va bien, elle a « pris du grade » dans son taff y a pas longtemps, et là elle est de passage dans quelques jours ! Ce qui tombe franchement bien, parce que je voulais la voir un peu... Tu sais à quel point je suis proche d'elle. Et ton frère ? Son groupe, ça avance ? Ils ne cherchent pas un pianiste par hasard ? » Je me mis à rire légèrement. Qu’est ce qu’il pouvait être bête parfois, mais je l’aime bien quand même. « Nan mais plus sérieusement, ils s'en sortent ? Si oui, je te préviens de suite, je veux un album dédicacé ! Y a pas moyen de passer à côté de ça... » Je souria de nouveau à sa remarque, puis haussa les épaules. « Pour l’instant ça va, ils s’en sortent, des petits concerts par ci par là. Et promis, dès qu’ils sortent un disque, je te le fait dédicacer ! » Je lui fis un petit clin d’œil avant de le laissé continuer. Après tous, c’est un grand bavard !

Je commençais à me mordiller l’intérieur de la joue, comme quand je ne sais pas quoi dire… Ou que je suis en présence d’un garçon… Saleté de tic ! « Mais dis-moi, c'est une sacré surprise de te voir ici. Je veux dire, on n’est pas dans le Tennessee, et la probabilité qu'on se tombe dessus était... Nulle ? C'est dingue... T'es dans le coin depuis longtemps ? ». Combien de temps que j’étais ici ? Oulla… Ca faisait un petit moment déjà… « Je sais pas… 5 ou 6 ans maintenant. Je travaillais dans une boutique de mode avant. » Encore une fois, je me mis à sourire. L’amphithéâtre s’était bien vidé depuis tout à l’heure, en même temps, cela faisait un moment que l’on parler. Lukas sortit son portable de sa poche, il devait surement avoir reçu un message, peut-être de sa sœur ou un ami. Il aller le rangeais mais se ravisa « Tiens, tant que j'y suis, c'est quoi ton numéro ? Que cette fois, je puisse te retrouver une fois que tu seras sortie de la salle. » Lukas commença à trifouiller sont portable. « D’accord ! Tu notes ? Alors 06********. Voilà ! Tu m’enverras un SMS pour me passer ton numéro ? » Je savais qu’il aller le faire, c’était surtout pour lui dire en fait. Je commençai a m’éloigné pour sortir après lui avoir dit un petit « Bye ! ». Je me demande ce que j’allais faire… Je devais bien avoir au moins 3h00 devant moi…

HJ : Prochaine réponse ! Moins de blabla ! Plus d'actions ! xD

« Je sais pas… 5 ou 6 ans maintenant. Je travaillais dans une boutique de mode avant. » Alors comme ça, elle avait eu un job avant d’aller à la fac ? Cool, elle avait réussi à occuper ces dernières années avec quelque chose. Mais pourquoi est-ce qu’elle avait quitté son travail ? Pourquoi même avait-elle travaillé, pour finir ici, à l’université ? Je savais que, de base, et plus globalement, elle avait toujours été plus motivée que moi. Elle ne supportait pas de passer son temps à ne rien faire, contrairement à moi. Je crois que si elle avait été ma place ces dix dernières années, elle aurait fini par se pendre. Je me demandais tout de même ce qui l’avait poussée à venir jusqu’ici pour trouver un taff. Est-ce qu’elle avait suivi quelqu’un ? Est-ce que c’est parce qu’on lui avait proposé un job qu’elle ne pouvait absolument pas refuser ? « La mode », c’était vague comme terme, pour moi. Mais bon. Je notai son numéro, acquiesçant de la tête quand elle me demanda de lui écrire en échange. De toute manière, elle savait que je le ferai, je ne voyais pas pourquoi elle me le demandait. Peut-être était-ce pour se rassurer, se dire que si elle ne recevait rien, ça n’était pas parce qu’elle n’avait pas pensé à me le dire. Ou alors elle m’avait juste dit ça par réflexe. Mentalement, je haussai les épaules. Qui sait… Je relevai la tête, ayant l’intention de continuer à lui parler, mais elle commençait déjà à s’éloigner. Est-ce qu’elle venait tout juste de me dire « bye » ? Me remettant debout, perdant deux secondes l’équilibre, je marchai à grandes enjambées pour arriver à sa hauteur. « T’es sérieuse, tu pars déjà ? Attends, on vient juste de se retrouver ! » Je savais que je pouvais être crampon, parfois. Mais quand je revoyais des gens que j’appréciais après des années sans nouvelles, j’aimais bien rester un peu avec, comme pour rattraper le temps perdu. Je savais parfaitement qu’elle n’aimait pas particulièrement discuter. Ca n’avait jamais été son fort, et le soir de notre rencontre déjà, j’avais beaucoup plus parlé qu’elle. Dans quelques heures, j’irai me demander si je ne l’avais pas gavée avec mes histoires, à force de jacasser. Mais sur l’instant, je voulais juste passer un peu plus de temps avec elle. On avançait dans le couloir, et j’hésitais avant de continuer à parler. Je me demandais surtout lequel de nous suivait l’autre. J’ignorai où elle allait, alors je me contentais de marcher à côté d’elle. Mais peut-être qu’elle n’avait pas de lieu précis en tête, et qu’elle avançait simplement parce que je marchais aussi… Dans ce cas-là, on avait pas fini d’errer. Bon, mettre ça au clair. « Et en fait, on va où là ? » Je gardais le silence un court instant, puis inspirai franchement, d’un coup, avant de reprendre. Je faisais souvent ça, sans trop savoir pourquoi, avant de dire quelque chose. Comme si j’avais peur de manquer de souffle avant de finir ma phrase. « Tu veux que je t’offre un café, ou un truc dans le genre ? Dis, t’es dans quel club ? Musique ? Si oui, faudra qu’on travaille ensemble des fois, ça peut être cool ! » Ou « comment passer du coq à l’âne, par Lukas Davenport »… « Enfin, ça se trouve, t’es en train de te demander pourquoi je te colle aux basques… » Je lui souris, parce que j’espérais que ça n’était pas le cas. Mais si elle voulait vraiment pas me voir, je le comprendrai. Peut-être qu’elle avait autre chose à faire, après tout… Enfin, autre chose à faire ou pas, elle aurait du mal à se débarrasser de moi ! Oui, j'ai dit que je le comprendrai, mais pas que je l'accepterai ! Finalement, sur une pulsion, j'enserrai son poignet de mes doigts, puis commençai à accélérer le pas, la tirant doucement, finissant presque par courir. Où je l'emmenais ? Je ne savais pas trop. Et j'étais bien capable de continuer, jusqu'à ce qu'elle m'arrête.

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Je venais de passé la porte quand j’entendis Lukas se précipité vers moi. Je ne sais même pas pourquoi je partais en fait… Je pense que c’est parce que je me sentais pas vraiment à l’aise. Je suis toujours comme ça quand je n’ai pas vu les gens depuis longtemps, pourtant je m’entends bien avec Luk’. « T’es sérieuse, tu pars déjà ? Attends, on vient juste de se retrouver ! ». Je souris légèrement. Ca me faisait plaisir qu’il cherche à rester avec moi encore un peu. Je continué donc de marcher ne savant pas quoi dire, et lui continué de me suivre. « Et en fait, on va où là ? ». Ah ! Bonne question… Moi-même je l’ignorais. « Je n’en sais rien… ». Le silence retomba, puis il reprit la parole. « Tu veux que je t’offre un café, ou un truc dans le genre ? Dis, t’es dans quel club ? Musique ? Si oui, faudra qu’on travaille ensemble des fois, ça peut être cool ! » Oula ! Comment il veut que je lui réponde, s’il parle à cette vitesse ? Enfin, je ne devais pas être étonné, Lukas est et restera toujours comme ça. « Enfin, ça se trouve, t’es en train de te demander pourquoi je te colle aux basques… » Je le regardai en souriant. « Non ne t’en fais pas, j’aime bien ta compagnie, ça ne me dérange absolument pas. » C’était vrai en plus, j’aimais bien rester avec lui avant alors je ne vois pas pourquoi ça aurait changé maintenant.

Soudainement, il m’attrapa le poigné et me tira je ne sais pas où. Un peu choquer par ce changement d’attitude, je ne réagis pas me laissant faire, puis je ralenti jusqu’à m’arrêter complétement, le forçant à s’arrêter aussi. « Lukas ? Qu’est ce qu’il te prend ? ». Je devais faire une drôle de tête… Les yeux écarquillés, la bouche un peu ouverte, le regardant comme si il venait de la planète Mars… C’était bien la première fois qu’il m’embarquer comme ça. Et je me demande bien pourquoi il l’avait fait d’ailleurs. Pas que j’étais en colère contre lui, juste surprise de ce changement de comportement.

Je dégagea doucement mon poigné de sa main, puis le regarda, encore une fois mal à l’aise. Pourquoi ? Ca je n’en avais pas la moindre idée mais avec mon caractère timide, ce n’était pas étonnant… Raaaa ! Pourquoi a-t-il fallu que je sois quelqu’un de renfermer ? C’est dans ces moments-là que j’aimerais être bavarde… Quoi que… Je me demande si, même en étant quelqu’un de bavard, on est quelque chose à dire. Comme à chaque fois que j’étais gêné, je me mordillai l’intérieure de la joue, évitant de la regarder dans les yeux…

Elle ralentit, doucement mais surement, m'empêchant d'avancer d'avantage. Elle nous stoppait en plein couloir, l'air un peu choqué, comme si ce que je venais de faire était juste... Dingue. Peut-être que ça l'était, comme pas mal des choses que je pouvais faire. J'avais fini par ne plus en avoir conscience, parce que je m'étais rentré dans la tête l'idée qu'il fallait que je me lâche, sans avoir peur du regard des autres, ni de leur jugement à mon égard. « Lukas ? Qu’est-ce qu’il te prend ? » Je la regardais, sans rien dire, les lèvres entrouvertes, cessant de respirer un instant. Est-ce que j'avais fait une connerie ? Est-ce que j'avais fait quelque chose que je n'aurai pas dû faire ? Si oui, j'avais franchement du mal à savoir où j'avais foiré. Elle dégagea sa main de ma prise, et je la laissais faire sans soucis, mes doigts glissant doucement sur sa peau alors qu'elle la rapprochait d'elle. Son regard, sa joue qui se creusait légèrement, signe qu'elle s'en mordait certainement la face intérieure... Elle était mal à l'aise. Et là, la gêne me gagna. Passant une main sur ma nuque, je tentai de sourire, de ce sourire un peu crispé qu'on les gens qui ne se sentent plus trop à leur place dans un instant comme celui-là. Mon regard fuyait un peu, fixant tour à tout le sol, puis le mur, puis encore le sol du couloir, hésitant à se poser sur elle quelques secondes. Moi qui étais du genre moulin à paroles par moments, je savais plus trop quoi dire... Vous savez, quand vous avez cette impression d'avoir gaffé, mais dans le genre vraiment, comme un con, ben vous savez plus trop où vous mettre, et vous avez ce truc dans votre tête qui vous fait vous dire que si vous l'ouvrez, ça va pas améliorer les choses. Heureusement pour moi, j'avais aussi tendance à marcher à l'instinct, à l'impulsion, et ma gêne ne dura pas. Je me rapprochai d'elle, levai les mains vers son visage, choppai ses joues entre mes doigts, et tirai doucement, comme on le faisait parfois avec les enfants pour tester l’élasticité de leur peau. « Hey, souris un peu ! Des années qu'on s'est pas vus et tu t'arraches la bouche avec les dents ? Ben merde alors ! » Je tentai de dessiner un sourire sur ses lèvres, en tirant avec mon pouce sur les coins, doucement. « Aly, je sais que faire causette, c'est pas ton délire. Mais relaxes-toi ! C'est juste moi, pas un mec qui vient de t'aborder à la fin du cours !.... Euh, enfin, si, d'une certaine manière... Mais tu vois ce que je veux dire ! » Je retirai brièvement l'une de mes mains de ses joues pour balayer d'un geste la connerie que je venais de dire, puis la replaçai. On était loin d'être les meilleurs potes du monde, mais le fait que je l'aime bien suffisait à me faire me comporter avec elle comme si nous étions super proches. Ouais, c'était bizarre, je l'accorde. Mais avec moi, il ne fallait pas chercher une quelconque logique. Mon amitié, je la donnais sans soucis. Le but du jeu, c'était ensuite de ne pas la perdre, parce qu'une fois qu'on me marchait dessus, je me relevais, et je me vengeais. Bien. Comme il faut. Même plus qu'il ne le faut. Bref. « Un jour, j'vais passer le temps qu'il faudra sans te parler, juste à te regarder dans le blanc des yeux, pour voir si dans ce genre de cas t’arrive à en placer une... » Je me mis à rire doucement, essayant, peut-être vainement, de lui arracher un peu plus que quelques mini-phrases sorties toutes les cinq minutes. « Enfin, peut-être pas... Tu connais ma patience légendaire !! M'enfin. Aller Miss, on va pas rester dans ce couloir dix ans, si ? Je doute que tu y rencontres l'amour de ta vie ! » Je devais admettre que j'avais un humour assez particulier. Et puis, ce genre de truc, ça n'arrive que dans les films... Les deux qui se rencontrent dans un couloir de leur université, un regard échangé, et hop, coup de foudre ! Après, on a une heure trente de niaiseries, de « rebondissements », de trucs qui s'arrangent, et au final, pouf, l'héroïne finit avec son chéri, comme par magie ! Ouais, ça serait bien si ça arrivait comme ça, mais fallait pas y compter.

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Un certain malaise c’était installé entre nous… Je n’osais pas le regardé mais je sentais bien que lui non plus. C’est ce genre de situation que je déteste, planté au milieu du couloir, avec cette désagréable sensation de gêne. Un silence pesant régnait dans le couloir, pas un bruit, heureusement que les autres élèves n’étaient pas là d’ailleurs… Lukas s’approcha de moi et me pinça les joues comme pour les enfants. Aieuh ! Mais c’est que ça fait mal ! « Hey, souris un peu ! Des années qu'on s'est pas vus et tu t'arraches la bouche avec les dents ? Ben merde alors ! ». Il m’étira les lèvres en une sorte de sourire avec ses pouces, même si j’avais réellement envie de sourire. « Aly, je sais que faire causette, c'est pas ton délire. Mais relaxes-toi ! C'est juste moi, pas un mec qui vient de t'aborder à la fin du cours !.... Euh, enfin, si, d'une certaine manière... Mais tu vois ce que je veux dire ! ». Cette fois, je décochai un vrai sourire sincère et pas un de ces sourires timides que j’avais l’habitude de faire.

D’ailleurs j’y pense, Lukas doit être la seule personne avec qui je m’entends vraiment bien ici, c’est le seul ami que j’ai à l’université… Et bien, ça fait peur ! Il y a toujours ma coloc’ qui est sympa mais c’est juste la fille avec qui je partage mon studio, on ne traine pas vraiment ensemble. « Un jour, j'vais passer le temps qu'il faudra sans te parler, juste à te regarder dans le blanc des yeux, pour voir si dans ce genre de cas t’arrive à en placer une... ». Je sursautai légèrement, car, une fois de plus, j’étais parti dans mes pensées. Lui ? Tenir plus d’une minute sans parler ? C’était tout bonnement impossible. « Enfin, peut-être pas... Tu connais ma patience légendaire !! M'enfin. Aller Miss, on ne va pas rester dans ce couloir dix ans, si ? Je doute que tu y rencontres l'amour de ta vie ! ». Je levai les yeux au ciel d’un air de dire « N’importe quoi » puis posai mes mains sur ses poignés pour retirer ses propres mains de mes joues. « T’as raison, faut que j’arrête d’être coincé avec les gens que je connais ! Surtout que y’a aucune raison que je le sois avec toi ! » Et voilà, enfin je me décoince un peu avec lui. « Sinon on fait quoi maintenant ? » Je soulevai ma manche pour regarder ma montre. « Il nous reste 2h30 environs. ».

On avait le temps de faire quelques trucs en 2h30, mais le problème c’était qu’est-ce que l’on allait bien pouvoir faire… Oh et puis après tous je ne dois pas m’inquiéter si moi je n’ai pas d’idée, lui il en aura une a tous les coups, comme à chaque fois.

« T’as raison, faut que j’arrête d’être coincé avec les gens que je connais ! Surtout que y’a aucune raison que je le sois avec toi ! » Ça y est, elle cédait finalement !! J'espérais qu'elle se tiendrait à ce qu'elle venait de dire, parce que si jamais elle revenait sur ses mots, et recommençait à se terrer dans sa carapace, je m'arrangerai pour la décoincer, à ma manière ! Comment ? Aucune idée, mais je trouverai bien. J'ai toujours des idées à la con pour ce genre de chose, alors ça ne serait pas bien compliqué. Je la laissais retirer mes mains de son visage, sans rien dire, juste en lui souriant. « Sinon on fait quoi maintenant ? » Laissant retomber mes bras le long de mon corps, je haussais les épaules... Elle était mignonne, me demander ça à moi... Il fallait que je trouve un truc pour nous deux, c'est ça ? Elle était dispensée de réflexion ? Si j'avais eu un mec en face de moi, je l'aurai taillé volontiers, argumentant sur le fait que me laisser réfléchir était une excellente idée, parce que ça économiserait le peu de cervelle qu'il lui restait... Mais là, c'était Aly, et Aly n'était paaaaaaas un mec... Enfin, à moins qu'elle m'ait caché des choses ! Qui sait ? « Il nous reste 2h30 environs. » Deux heures trente, c'est long... Surtout quand on ne sait pas quoi faire... Bon, une petite idée à la con ? Non ? Pour le moment, rien. Croisant mes bras sur mon torse, je commençai à martyriser ma lèvre inférieure, y plantant doucement mes dents pour la mordiller, cherchant une occupation pour le gros paquet de temps qu'on avait devant nous. Je recommençai à marcher, parce que je détestais rester planté quelque part, sans rien faire, à attendre que les minutes passent. Posant un pied à la suite de l'autre, lentement, je décroisai mes bras, l'une de mes mains venant jouer avec ma barbe crissante. Oui, en plus de me sentir obligé de marcher, j'étais physiquement instable. Il fallait que j'occupe mes mains, peu importe comment... Bref. Où est-ce qu'on pourrait bien aller ?

Je me stoppai net, comme soudain touché par l'inspiration divine. Je regardai Alysson, un grand sourire plaqué sur les lèvres. Oh oui, ça c'était une pure idée. Je me retournai, et commençai à chercher un plan de l'université. J'en trouvai un à l'extrémité du couloir. Je m'arrêtai devant, le détaillai, en mémorisai autant de détails que je le pouvais, puis fis signe à Alysson de me suivre. J'avançais dans le bâtiment, tournant la tête en permanence, me repérant comme je le pouvais. Ce jeu dura facilement un quart d'heure, quinze minutes durant lesquelles je ne cessais d'avancer. Puis je trouvai les escaliers que j'avais cherchés. Je vérifiai que la miss était toujours derrière moi, puis commençai à grimper. Une fois arrivé en haut, à peine essoufflé, je fixai un instant la porte face à moi, puis appuyai sur la poignée pour l'ouvrir. Fermée.... Je m'y attendais, mais c'était quand même agaçant. Jouant avec la poignée comme si ça allait suffire à la déverrouiller, je la lâchai finalement, puis fouillai dans mon sac. Un trombone... Fallait que j'en trouve un, et je pourrai me débrouiller. Ma frangine m'avait appris deux-trois trucs quand nous étions gamins, et ça n'était jamais sorti de ma tête. Tout ce qui permet de faire une connerie me reste en tête de toute façon... Ah, trouvé ! Je m'agenouillai, tordis le trombone, puis commençai à jouer avec la serrure. Il ne me fallut pas bien longtemps pour atteindre mon but, aussi illicite soit-il... Parce que je doutais de crocheter la serrure d'une porte fermée à clé était très légale. Finalement, j'ouvris la porte, plus que ravi, et me précipitai dehors, sur le toit, comme si ma vie en dépendait. Je passai mon sac par-dessus ma tête pour l'enlever, le lâchai par terre dans vraiment y faire gaffe, puis m'approchai des rambardes qui étaient scellées au bord du toit. J'hésitais deux secondes, me retournai, puis les saisis, affirmant bien ma prise pour éviter de me foirer, et m'assis dessus, dos au vide. Je levai la tête vers le ciel, souriant plus que jamais. Il n'y avait pas de vent, juste le soleil du Texas qui baignait tout le toit.

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Ah ah ! C’est à lui de trouver quelque chose à faire, même si je réfléchis aussi de mon côté aussi. Tandis que je m’adossais au mur en réfléchissant, Lukas, lui, faisait les cent pas. Deux heure et demi… C’est long si on n’a rien à faire… Du regard, je suivais Luk’ sans vraiment le regarder, étant plus plongeais dans mes pensées. Puis il s’arrêta finalement, un grand sourire aux lèvres. Ca, ça veut dire qu’il a une idée. Même si je lui ai laissé le choix pour ce qu’on aller faire, je préférais être méfiante, car avec lui on sait jamais… J’haussai un sourcil en l’interrogeant du regard. Il se mit finalement a cherché quelque chose qu’il trouva rapidement. Un plan ? Ou est ce qu’il comptait nous emmené ? D’un signe de main, Lukas m’invita à le suivre, ce que je fis évidement. Je ne reconnaissais rien pour ma part, le suivant simplement, puis on monta un escalier. Mais où il va comme ça ? On arriva à une porte… Fermé… Bon bah on ne peut pas aller par là. Je commençais a tourné les talons quand je vis Lukas fouiller dans son sac pour sortir un trombone. Je le regardai bizarrement quand il s'agenouilla devant la serrure mais je compris immédiatement ce qu’il avait l’attention de faire. « Eh ! Mais c’est interdit ! Ne fais pas ça !! » Mais à peine j’eu fini ma phrase que la porte venait de s’ouvrir et lui, de se précipité a l’intérieure. Je soupirais puis le suivi calmement et m’arrêta net quand je me rendis comte de là où on se trouvé. Le toit ? On est sur le toit ? Les yeux écarquillés, j’observé Lukas s’approcher de la barrière puis montait dessus. Je poussai un petit cri en plaquant mes mains sur ma bouche. « Mais descend ! Tu vas tomber ! ».

On fait quoi s’il tombe ? En plus, c’est haut… Si y’a bien un truc que je déteste, c’est le vide… Avec les araignées mais bon. Je le regardais, la crainte dans les yeux. Puis je fronçai les sourcils et le regarda comme si je m’adressais a un enfant de cinq ans. « Descend tous de suite. Sinon je te tape. » J’avais envie de rire malgré le fait que je voulais garder mon sérieux. Ce n’est surement pas moi et mes "menaces" qui vont le faire descendre. Même moi, qui suis pourtant la plus sage de la famille et la plus peureuse, je n’obéissais quand j’étais petite à ce genre de menaces. Enfin bon. Je m’approchai de lui et posa une main sur son genoux, regardant légèrement par-dessus la barrière. C’est haut… Mon regard se tourna vers le sol comme si le fait de regarder ailleurs aller faire disparaitre le vide…

« Mais descend ! Tu vas tomber ! » Je lui souris, ravi de la faire paniquer. Je savais parfaitement que je ne tomberai pas, je tenais bien trop à ma vie pour risquer un truc pareil sans être absolument sûr de moi. Les réactions d'Aly me faisaient rire parce que je savais qu'elle devait surement faire une tête pareille quand elle paniquait il y avait dix ans. Mais je n'étais pas là il y a dix ans pour pouvoir le confirmer. « Descend tous de suite. Sinon je te tape. » J'avais l'impression qu'elle parlait à un gamin, sauf que là, le gamin, c'était moi. Un rire franc remonta ma gorge, résonnant dans l'air, troublant le silence. Me taper ? Et puis quoi encore... Avec sa force de crevette, je ne risquais pas grand-chose... Mais si elle tentait de me faire mal, elle risquait plus de me pousser dans le vide qu'autre chose. Je l'observais, regardant le coin de ses lèvres tressaillir sous l'envie de rire qui la prenait. Elle ne se prenait même pas au sérieux. Après tout, elle savait que, quoi qu'elle puisse me dire, je ne bougerai pas à moins de l'avoir décidé. Et quand j'avais une idée en tête, elle y restait un bon moment. Mes jambes battaient contre la rambarde sur laquelle j'étais assis, rendant mon équilibre légèrement précaire. Équilibre que j'assurai pourtant en resserrant mes mains autour de la barre. Manquerait plus que je me vautre comme une bouse. Finalement, je sursautai en sentant sa main sur mon genou. Je la fixais, mon regard se portant parfois sur sa main, puis se reposant sur elle, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elle se retourne pour fixer le sol du toit. Visiblement, elle n'aimait pas le vide. Je penchai doucement la tête, puis la tournai pour pouvoir regarder derrière moi. S'il y avait bien une chose qu'on ne pouvait reprocher à cette université, c'était son aspect général. C'était vraiment un lieu splendide vu d'ici, et je crois que ce toit deviendrait un de mes endroits favoris, même si je n'avais absolument rien à foutre ici. On avait une vue d'ensemble sur tout le campus, une vue que je n'échangerais pour rien au monde. Je me demandais ce que ça rendait de nuit. Avec un ciel sans nuage, ça devait être absolument magnifique, baigné dans la lueur de la lune... Mais voilà que je me mettais à faire de la poésie ! Je secouai doucement la tête, revenant sur terre. Même si je m’ôtais ces idées de la tête, je savais que j'aurai plus que tout l'envie d'emmener ma future copine ici, de nuit. Restait plus qu'à trouver la copine, quoi. Et ça, ça allait pas être évident, surtout à l'université. Quoi que, on verrait bien. Bref. « Avoue que c'est sympa comme endroit ! » Je me retournai la tête vers Alysson, souriant encore. Je doutais qu'on pourrait me l'enlever un jour celui-là. « J'ai des bonnes initiatives des fois ! » Riant doucement, je me penchai légèrement en avant, me laissant retomber sur le toit, me contentant désormais de m'appuyer sur la rambarde. J'aurai parié vingt dollars que je regrimperai dessus à un moment ou à un autre; mais là, je me retournai juste, posai mes coudes dessus, croisai les bras, puis me penchai et appuyai mon menton sur mes avant-bras, mon regard fixant l'horizon droit devant. J'hésitai un instant, puis pris la parole. « ... C'est moche qu'on se soit pas vus depuis aussi longtemps... J'suis sûr qu'on aurait eu plein de trucs à se dire avec le temps... J'aurai pu te raconter en me lamentant la manière dont mes parents m'ont foutu à la porte.... T'aurai pu assister à mon stress sans égal avec l'approche des exams... On aurait pu se faire des soirées mémorables, à faire des conneries sans pareilles, à se déchirer la gueule comme des cons, et à marquer l'esprit des gens de nos noms... » Tournant la tête, posant cette fois ma joue sur mon bras, je la fixais. « Je te dirai bien que c'est pas trop tard, mais bon... En tout cas, je suis content de te revoir, vraiment... » Je savais que je devais avoir l'air ultra sérieux, à cet instant... Mais je l'étais. Avoir à l'université quelqu'un ayant à peu près le même âge que moi, que je connaissais déjà un peu avant, que j'appréciais, ça me faisait du bien. Même si nous n'étions pas des amis super proches, c'était comme si une part de St Louis était venue avec moi... Okay, elle était pas de St Louis, et ? Au moins, elle faisait partie, d'une certaine manière, de mon passé. Et c'était non négligeable.

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Il est suicidaire. C’est obligé. Ou alors il est fou, ce qui expliquerait toutes les conneries qu’il fait. Je retirai ma main de son genou en soufflant pour me calmer. Décidément, je panique pour rien… Enfin pas pour rien non plus. Je posai doucement mes mains sur la rambarde, essayant d’oublier le vide, et regarda le campus. On avait quand même une belle vue d’ici… On voyait absolument toute l’université. « Avoue que c'est sympa comme endroit ! » Je tournai la tête vers lui en souriant légèrement « Oui c’est vrai… Même si le vide me dérange un peu… ». Je regardai de nouveau le paysage. « J'ai des bonnes initiatives des fois ! » Je rigolai un peu « Juste des fois. » J’insistai bien sur le "Juste" puis regarda Lukas qui descendit enfin de la rambarde. Tiens ? Il n’était plus suicidaire ? Il se tourna face à elle, croisa ses bras dessus puis posa son menton sur ces derniers. Il y eu un silence où on entendait juste le vent qui soufflait dans les feuilles d’arbres, je le regardais toujours sans vraiment le voir, une fois de plus perdu dans mes pensées, puis il brisa le silence « ... C'est moche qu'on se soit pas vus depuis aussi longtemps... J'suis sûr qu'on aurait eu plein de trucs à se dire avec le temps... J'aurai pu te raconter en me lamentant la manière dont mes parents m'ont foutu à la porte.... T'aurai pu assister à mon stress sans égal avec l'approche des exams... On aurait pu se faire des soirées mémorables, à faire des conneries sans pareilles, à se déchirer la gueule comme des cons, et à marquer l'esprit des gens de nos noms... Je te dirai bien que c'est pas trop tard, mais bon... En tout cas, je suis content de te revoir, vraiment... ». Je l’écoutai attentivement puis souri. « Moi aussi je suis contente de te revoir . » Un petit silence s’installa de nouveau, puis je me retournai d’un coup en tapant dans mes mains. « J’aime bien cet endroit mais je ne tiens pas trop à me faire grillée, je suis sage MOI. » Je lui tirai la langue avant de rire. Ma phrase voulait dire ce qu’elle voulait dire, mais ce n’était pas méchant, juste moqueur. Sans lui laisser le choix, je lui pris le poignet et le tira pour retourner dans le bâtiment. Heureusement, personne n’était là, mise à part deux ou trois élèves qui trainaient. Je n’avais pas vraiment envie de me faire engueuler dès le début de l’année… Bon, retour à la case départ. Je lâchai Luk’ et me tourna face à lui « Je te préviens, tu m’emmène ni dans les sous-sols à cause des araignées, ni dans une pièce avec des clowns ou des poupées… Sauf si tu veux que je me barre en courant, le vide, du moment que je ne le vois pas ça va par contre les araignées et les poupées, je ne peux pas rester dans la même pièce. Enfin bon… » Je m’arrêta quelque secondes et souria d’un air innocent « Toi qui a toujours de brillantes idées… On fait quoi ? » Moi ? Chiante ? Nan, pas du tout… Ou peut-être un peu si… Je suis, certes, une grande timide, mais je suis aussi très chiante avec les gens que je connais. Et puis, il m’avait emmené sur le toit, je devais bien trouver une petite vengeance…

Quand elle claqua dans ses mains, je me relevais brusquement, surpris. Ohla, qu’est-ce qu’il y avait encore ?! « J’aime bien cet endroit mais je ne tiens pas trop à me faire grillée, je suis sage MOI. » Oui, je n’étais pas quelqu’un de particulièrement sage. Je le savais, j’étais déjà comme ça tout petit. Et alors ? Je fronçais les sourcils. On venait juste d’arriver, et elle voulait déjà partir ? Je croyais qu’elle voulait s’occuper ? Enfin, j’ignorais que pour elle, « s’occuper » signifiait passer son temps libre à errer dans les couloirs sans savoir quoi faire. Avant même que je puisse protester ou me moquer d’elle, elle attrapa mon poignet, m’entrainant à sa suite. Comme je ne m’y attendais pas vraiment, le choc fut rude, et tout mon buste fut entrainé alors que mes jambes n’avaient pas pigé le message. Un coup à se vautrer ça. Heureusement, j’avais de bons réflexes, et des jambes longues, et j’arrivais à peu près à trouver mon rythme pour marcher avec elle. On croisait vite fait quelques personnes, que je saluais de la main en souriant avec entrain. Aly avait une idée précise en tête ? Cool ! Enfin, c’était ce que je me disais, jusqu’à ce qu’elle s’arrête en plein milieu du couloir, encore une fois. Elle me lâcha, se retourna vers moi. « Je te préviens, tu m’emmène ni dans les sous-sols à cause des araignées, ni dans une pièce avec des clowns ou des poupées… Sauf si tu veux que je me barre en courant, le vide, du moment que je ne le vois pas ça va par contre les araignées et les poupées, je ne peux pas rester dans la même pièce. Enfin bon… » Je la voyais venir. Oh oui, je la voyais venir ! Elle sourit, comme si de rien n’était, comme si elle ne s’apprêtait pas, encore une fois, à me poser… CETTE question. « Toi qui a toujours de brillantes idées… On fait quoi ? » J’éclatais d’un rire subit, bref, et fort, qui raisonna dans le couloir vide. « Aly, tu te fous de moi ?! » Je secouais la tête de gauche à droite et de droit à gauche, m’approchant d’elle. Sans prévenir, je passais ma main dans ses cheveux blonds, les frottant énergiquement, espérant ainsi les emmêler correctement. « Tu sais généralement que ce qui est fun n’est pas « sage » ! Alors si tu veux pas que je t’embarque dans un mauvais truc, tu ferais bien de trouver, non ? » Je soupirai profondément, un sourire sur les lèvres. Bon, ben c’était reparti.

Il y a des jours comme ça, où vous devez faire fonctionner votre tête bien plus que vous n’en avez l’habitude. Je n’entends pas par là que je suis un idiot profond, non. Cessez de sourire et de vous foutre de moi, je sais ce que vous pensez. Ce que je veux dire, c’est que pour quelqu’un de spontané et d’impulsif, il est plus habituel de laisser parler son corps avant de faire marcher son esprit, même si ça vous fait faire de sérieuses conneries. S’il faut avoir des remords pour ce qu’on a fait, alors soit. Mais je préfère avoir des remords que des regrets. Là, ce que j’essayais de faire, c’était mêler les deux. Donner à mon corps la possibilité de s’exprimer, tout en raisonnant de manière réfléchie. Aller, je pouvais bien trouver un truc, non ? J’en étais capable… Encore une fois, mon visage s’illumina, et je me redressais sur toute ma hauteur, comme à chaque fois que les mots « j’ai trouvé ! » me passaient par la tête. « Ça te dit un peu de sport ? Y a un truc que j’ai toujours rêvé de faire ! » J’espérais pour elle qu’elle aimait se bouger un peu, parce que là, si jamais on trouvait ceux que je voulais voir, ça allait être drôle. Me retournant, attrapant son poignet et sortant presque en courant, je me dirigeais vers le stade. J’étais pas un grand sportif, mais si y avait bien un truc que je voulais essayer, c’était le foot. Je parle pas du soccer, je parle du vrai football, l’américain. Avec ma carrure, en revanche, j’étais pas sûr qu’on me laisse faire. Quoi que les postes qui m’intéressaient ne demandaient pas non plus une musculature excessive. Quand nous arrivions là-bas, il n’y avait presque personne, juste quelques étudiants qui se faisaient des passes. Bien, pas d’entrainement officiel, ça serait plus évident. « Hey les mecs, j’peux vous déranger deux minutes ? » Sourire franc sur le visage, avec une confiance en moi sans vraiment d’égal, je me rapprochais, tirant toujours Aly dans mon dos. « Voilà, avec la miss qu’est là, on se demandait s’il y avait pas moyen de se faire une mini partie avec vous. Ça vous dérangerait ? » Ils se regardèrent, surpris, puis discutèrent entre eux. Finalement, ils acquiescèrent de la tête, puis se retournèrent vers nous. « C’est okay. Vous vous sentez okay ou vous voulez vous échauffer ? En tout cas, c’est rare qu’on nous demande ça comme ça ! » Celui qui venait de parler, qui était nettement plus épais que moi, souriait tout aussi franchement que moi. « Ça ira ! » Il récupéra le ballon qui était entre les mains d’un des gars à côté de lui, puis d’un geste habile, me l’envoya. Je lâchai le poignet d’Aly pour le rattraper, ravi. Il était temps de jouer. Et là, les règles du foot US habituel n’existaient pas. Ça serait course, plaquage, renvoi, le tout à la barbare, sans même vraiment savoir ce qu’on devait faire. « On va quand même y aller mollo, pour la miss ! »

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Je m’aime. Non, je ne suis pas narcissique et ne faites pas es innocents, je vous entends, oui oui, toi aussi au fond, la bas. Bref. Je savais qu’il n’aimait pas cette question, c’est pour ça que je la lui posais d’ailleurs… Il rigola un peu et me regarda « Aly, tu te fous de moi ?! ». Mon sourire s’agrandit, ce qui prouvait que, non, je ne me foutais pas de lui. « Tu sais généralement que ce qui est fun n’est pas « sage » ! Alors si tu veux pas que je t’embarque dans un mauvais truc, tu ferais bien de trouver, non ? ». J'aussais les épaules pour dire que je m’en fichais, après tous, il n’allait pas me faire faire un truc de fou non plus… Quoi que… Je m’appuyai une nouvelle fois contre le mur, les mains dans le dos, attendant qu’il trouve quelque chose à faire. Je regardai ma montre pour voir l’heure… Il nous rester un peu moins de deux heures… Dis donc, on n’était pas resté bien longtemps en haut, à moins que ma montre débloque mais ça m’étonnerais… Enfin bon, on ne va pas faire un débat sur ma montre… Me voilà repartis dans mes rêveries…

« Ça te dit un peu de sport ? Y a un truc que j’ai toujours rêvé de faire ! ». Oula… Je le sens pas du tout ce coup-là. Moi ? Faire du sport ? Il est fou… Je déteste plus que tout le sport. Sauf l’équitation et la gymnastique, mais ça m’étonnerais qu’il est envi de faire le cow-boy ou la roue. Sans me laissais le temps de protester, il m’attrapa le poignet et me tira pour sortir du bâtiment, direction le stade. Attendez… J’ai dit le stade ? Quand on arriva à destination, quelques étudiants s’éclataient avec un ballon d’une forme… Bizarre… Oh non, me dites pas que c’est du football américain sinon je me suicide. Comment ça j’ai touché juste ? Monsieur du fond, sortez avant que je vous étripe. « Hey les mecs, j’peux vous déranger deux minutes ? ». Qu’est-ce qu’il allait encore demander lui… ? « Voilà, avec la miss qu’est là, on se demandait s’il y avait pas moyen de se faire une mini partie avec vous. Ça vous dérangerait ? ». A la fin de sa phrase, j’ai cru que j’allais m’étouffer. « Quoi… ? ». Bon okay, j’avais chuchoté mais bon, assez fort pour que lui, il m’entende. Pitié qu’ils disent non, je vous en prie soyez cool ! Je leur lançais des regards implorant mais ils n’avaient pas l’air de me remarquer. « C’est okay. Vous vous sentez okay ou vous voulez vous échauffer ? En tout cas, c’est rare qu’on nous demande ça comme ça ! ». Je les hais. Je hais Lukas. Je hais le sport. « Ça ira ! » Bah vas y répond à ma place toi ! Je rêve… La prochaine fois, c’est MOI qui choisis… Le joueur qui avait parlé, pris le ballon et l’envoya à Lukas qui me lâcha le poignet pour le rattraper. Youpi ! Je suis libre. Bon maintenant je vais leur dire que je ne peux pas joué… Trouver une excuse… OH ! J’ai trouvé ! « On va quand même y aller mollo, pour la miss ! » Je levai un peu le doigt « Oui mais non ! Vous pouvez y aller, moi je ne peux pas jouer ! ». Ils me regardèrent, surpris. Je pointai mes talons aiguilles « Je suis en talons. Et jouer pieds nu… Non merci. Donc je vais m’assoir dans les gradins, prendre des photos et vous regarder joué » Je souriais, fière de moi. Dans les dents Luk’ ! Sans leur laissais le temps de réagir, je me dirigeai vers les tribunes en passant à côté de Lukas. Avant de le dépasser complétement, je lui glissais à l’oreille 85]]« Fais bien joujou dans la l’herbe, moi ce n’est pas mon truc et crois moi je ne vais pas me privé pour te prendre en photos. » [i]Je lui souria d’un air moqueur. Oh oui, j’allais m’amusé ! Même si il appréciait bien les photos, je suis sûr que je pourrais les utilisé ensuite pour faire du chantage. Arrivé aux gradins, je m’installai vers les meilleurs place et sorti mon portable. J’enclenchai l’application appareil photo et me prépara à jouer au paparazzi…

« Oui mais non ! Vous pouvez y aller, moi je ne peux pas jouer ! » Elle avait réagi vite, me laissant me demander si ça n’était qu’une excuse. Oh aller, je la connaissais, je savais que c’en était simplement une ! Elle aurait pu finir pieds nus, si elle n’avait rien contre l’idée de jouer un peu. Mais non, bien évidemment, ça aurait été trop simple ! « Je suis en talons. Et jouer pieds nu… Non merci. Donc je vais m’assoir dans les gradins, prendre des photos et vous regarder joué » Ouais bien sûr ouais… Je lui jetai un regard noir, un regard assassin. J’avais pas vraiment envie de la tuer hein, mais elle se défilait alors qu’elle m’embêtait pour que je nous occupe… Faudrait savoir un peu ce qu’on veut des fois ! En échange, elle me répondit avec un sourire éblouissant. Ouais, c’est cela, fais la fière, tant que tu le peux encore. Un jour viendra où on échangera les rôles. « Fais bien joujou dans l’herbe, moi ce n’est pas mon truc et crois moi je ne vais pas me privé pour te prendre en photos. » Son sourire, j’allais le lui effacer, à un moment ou à un autre. Ma vengeance serait… Terrible ! Comment ça j’suis pas crédible ? Je la suivis du regard alors qu’elle s’éloignait pour s’asseoir dans les gradins, croisant les bras sur mon torse. « Dis donc mec, ta copine, elle a pas l’air bien sportive ! » Je me retournais, posant mes yeux sur celui qui m’avait refilé le ballon. Un moment, je restais sans rien dire. « Oh, hum… Aly n’est pas ma copine ! » J’accompagnais mes dires d’un sourire franc. Pourquoi est-ce qu’ils pensaient ça ? Ils étaient bizarres… J’veux dire, on a pas particulièrement l’air en couple, si ? Il me sourit en retour. « Bon, on y va ? » J’acquiesçais d’un signe de tête. Il était temps de jouer. Je relevai mes manches jusqu’à mes coudes. Suite à un geste de celui qui, visiblement, était le quaterback, l’un des deux autres vint à côté de moi. Les « équipes » étaient faites.

Inspirant profondément, je me campai bien sur ma position, avant de plier légèrement les genoux, et donnai une impulsion dans mes jambes, commençant à courir. La distance parcourue fut très courte, avant de me faire plaquer sur le sol. En fait, j’aurai dû m’y attendre, mais quand vous vous faites violemment chopper par le côté, un mec beaucoup plus épais que vous vous foutant par terre dans ménagement, déjà ça vous coupe le souffle, mais en plus il y a cet instant où vous perdez vos repères. L’herbe se rapproche vite, très vite, et vous n’avez pas vraiment le temps réaliser ce qu’il se passe. Je me relevai lentement, les yeux un peu écarquillés. « Ca va mec ? » Je hochai de la tête avec virulence. J’avais un sourire ravi sur les lèvres. « Ouais ouais, pas de soucis, on reprend ! » Et on était repartis. Je ne sais pas combien de temps on avait passé à ça. J’avais fini par flinguer mon haut que j’avais enlevé quand il avait fini avec des trous à l’épaule ou dans le dos, par exemple. J’avais le visage et le torse complètement salis par la terre qui avait laissé des traces un peu partout, par l’herbe qui s’était logée dans mes cheveux qui ressemblait encore moins à quelque chose que d’habitude… J’avais des bleus un peu partout, suite aux différents chocs subits, et mes côtes étaient un peu douloureuses, mais je pouvais faire avec. Forcément, après du sport pareil, j’avais fini en sueur, et mon état devait franchement être… Particulier. Je passais ma main couverte de poussière dans mes mèches qui me tombaient devant le visage, tentant de calmer mon souffle. J’étais un peu claqué, mais j’avais rarement été aussi heureux. Je m’étais totalement défoulé, avec plus ou moins de succès à la clé -si si, j’avais quand même réussi à bien jouer !-, et ça, c’était cool. Restait plus qu’à ne pas m’endormir durant le cours qui arrivait quoi… Le quaterback se rapprocha, me fila une grande claque dans le dos, me faisant légèrement tituber sur le coup. « Mon gars, on se refait ça quand tu veux ! » Il retourna avec ses potes, et je récupérai mon haut qui trainait sur le sol, avant de me rapprocher des gradins, allant voir Aly. Ma bonne humeur était intuable, elle pourrait me dire ce qu’elle voulait, ça m’atteindrait même pas ! « T’aurais dû participer, c’était marrant ! En plus t’as dû te faire chier là… » J’allai m’asseoir à côté d’elle, soupirant profondément. Je m’étirai sur toute ma hauteur, mes vertèbres craquant comme en protestation.

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Je les regardais depuis déjà un bon moment. On aurait vraiment dit des fourmis qui se battaient pour un bout de pain… Je n’ai jamais aimé les sports de brut comme ça. Plus ça allait, plus j’avais une tête de déprimée surtout en voyant l’état dans lequel Lukas s’était mis. « Bah bien… Vive l’état des fringues… » Non mais franchement, il aurait pu l’enlever avant son tee-shirt, ça aurait évité de le déchiqueter. « C’est pas vrai… ». En les voyants stopper leur activité, je soupirai, pas de soulagement mais presque. Luk’ se dirigea vers les gradins et s’installa à côté de moi, je regardais du coin de l’œil, l’état dans lequel il s’était mis. Mon dieu… J’aurai pu pleurer si je m’étais pas retenu, conclusion : L’herbe dans les cheveux, si on peut encore appeler ça ainsi, le tee-shirt… Ou plutôt ce qu’il reste du tee-shirt, complétement déchiré, à croire que le pauvre vêtement à vécu la 1ère guerre mondiale… Et je vous passe le reste sinon y’en a pour longtemps. « T’aurais dû participer, c’était marrant ! En plus t’as dû te faire chier là… » Je le regardais d’un regard qui se voulait ironique « Marrant ? Sincèrement, je suis bien contente d’avoir toujours mes fringues car finir en sous-vêtements devant six ou sept mecs… Désolé mais ça ne me branche pas du tout. Et même si je n’avais pas fini ainsi, j’aurai quand même fini sale et plein de terre, et tu vois les vêtements que je porte mon coûter la peau du cul donc bon. Enfin bref si tu t’es amuser tant mieux… » Laissant ma phrase en suspense, je me levai et commença à m’éloigner « Mais ne compte pas sur moi pour te racheter des tee-shirts quand tu n’en aura plus… En plus je suis sûr qu’aucune fille ne sera contre le fait que tu te balade torse nu dans l’université. Bon cette fois c’est MOI qui choisis car je n’ai pas confiance… » Voilà, il était débarrassé de cette tâche, évidemment, il devait être content vu que je suis sûr qu’il a fait ça JUSTE pour que JE choisisse ensuite. Je réfléchissais à ce que l’on pourrait bien faire. C’était plutôt rare que l’on me demande de trouver des idées… Mais j’allais trouver ! Par contre, je vais me venger…

Un léger sourire en coin apparu sur mes lèvres puis je m’arrêtai de marcher, tournant légèrement la tête vers lui. Je sorti soudainement une petite bouteille d’eau de mon sac et lui lança le contenu dessus. T’façon vu l’état dans lequel il est je ne pense pas que ça change quoi que ce soit… Je me mis à rire, puis à courir en direction du terrain pour éviter de me faire chopper et de subir le même sort. Les étudiants de tout à l’heure était parti depuis au moins cinq bonne minutes, et je courrai à présent sur l’herbe… Pied nu. Et oui, j’avais enlevé mes chaussures, car les talons ce n’était qu’une excuse, j’aurai pu jouer et leur foutre la honte en les laminant… Comment ça je prends trop mes rêves au sérieux ? Mais pas du tout ! Je suis plus petite, plus agile, plus rapide, et je peux me faufiler plus facilement. Je m’arrêtai finalement au milieu du terrain et me retourna en direction des tribunes, un grand sourire aux lèvres. Qui a dit que je ne pouvais pas être de nature joueuse ? La petite Alysson que Lukas connaissait a disparu. Je suis peut être studieuse et sage quand il le faut mais je me lâche plus facilement maintenant, en fait, j’ai beaucoup changé depuis l’époque où nos ainés étaient ensemble. Et à mon avis, je n’ai pas fini de changé… Surtout avec lui…

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» Alysson Peterson, guitariste de père en fille... [FINISH]

Oh, nice to see you again | Alysson

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