La complicité était sûrement l'adjectif qui convenait au mieux à l'amitié de Conrad et Mickaël. Ils ne leur fallait qu'un simple regard pour se comprendre parfaitement, il ne leur suffisait qu'un simple geste pour s'aider mutuellement et rien ni personne ne pouvait les séparer, amis de longues dates ou du moins depuis leur arrivé à l'Université, ils étaient très vite devenus amis, tellement amis que la plupart des étudiants les prenaient pour des frères. Et malgré tout, les disputes et les coups de gueule, la jalousie et l'égoïsme de Conrad, il n'en restait pas moins qu'ils étaient les meilleurs amis du monde. Ils se comprenaient d'une certaine façon, sans avoir à prendre la parole, sans véritablement se confier l'un à l'autre même s'ils le faisaient souvent lorsqu'ils avaient du temps devant eux, car l'un faisait des études en Droit et pratiquait la boxe et l'autre des études en Ingénierie et Informatique tout en pratiquant la natation, chose tout à fait opposée d'autant plus qu'ils l'étaient eux aussi, mais malgré leur différence de personnalité, de caractère et de physique ils avaient une relation amicale dès plus envieuse et belle. Même si ces derniers temps il y avait une certaine tension entre les deux protagonistes, puisque la jalousie de Mickaël face au rapprochement de Loan, sa meilleure et Conrad était aussi persistante qu'oppressante. Plutôt possessif avec cette dernière, Mickaël n'aimait pas du tout l'ambiguïté entre ses deux meilleurs amis, même si rien ne se passait entre eux, simplement une bonne entente et une certaine complicité, il n'en restait pas moins qu'il n'y avait rien de plus. Ils n'étaient pas amoureux, ils s'appréciaient simplement comme des amis, mais faire comprendre à son meilleur ami cela n'était pas une mince affaire.
Conrad était déjà sur le ring et comme à son habitude il était vêtu de son simple short, noir à présent et de ses gants rouges. Il était tout en sueur, cela faisait bien des heures qu'il s'entraînait sans relâche et sans aucun épuisement cela dit, malgré la sueur qui déferlait sur son visage et qui parsemait tout le haut de son dos et son torse. Comme toujours et à chaque fois qu'il était en présence de gants et posé sur le ring, il ne réfléchissait plus, il consumait sa colère dans chaque coups, dans chaque frappes qu'il envoyait sur le sac. Il était davantage concentré quand son coach était à ses côtés et quand il prenait la parole. « Oublis pas de respirer ! », « Concentre toi ! », « Plus rapide et des mouvements secs ! » Il exécutait chaque choses que son entraîneur lui disait, il respirait, rapidement et avec une singularité surprenante, il frappait d'une puissance et d'un contrôle étonnamment impressionnant. Il refoulait les images de son passé, le fait que son père avait toujours une dent contre lui en ayant jamais su la raison pour laquelle son propre géniteur ne l'aimait pas. Il refoulait le fait qu'on le rabaisser, qu'on l'inférioriser. C'était maintenant à son tour de montrer ce dont il était capable, et rien de mieux pour cela que la boxe.
Conrad n'avait pas remarqué la présence de son meilleur ami que lorsqu'il avait prit la parole, d'un ton cynique et ironique face à son coach, qui le fusillait du regard. « Désolé de dérangé ! Juste envie de parler à Conrad, mais je vais attendre que vous ailliez fini... » de ce fait le jeune brun ralentissait ses coups, devenant moins puissantes et moins fortes jusqu'au moment où les arrêta définitivement, pour finir par lever son regard vers son coach. « Je prend une pause! » Il avait prononcé ceci d'une voix essoufflée et irrégulière tout en ne quittant son entraîneur du regard, ce dernier n'avait pas protesté contre ce qu'avait dit Conrad, car il ne voulait pas que ce dernier s'énerve encore plus, il le connaissait par coeur, et connaissait sa maîtrise et son aptitude à s'énerver vite, il préférait autant qu'il prendre une petite pause et éviter ses foudres que de l'inciter à continuer. Il se retourna donc vers Mickaël et fini par descendre du ring afin de s'en approcher davantage, retirant ses gants un par un, non sans difficulté, il avait pris l'habitude de le faire lui-même. Il avait un sourire affiché sur ses lèvres, malgré son étonnement de voir Mickaël ici présent. « Je ne te sers pas la main, j'aurais peur de te salir. Qu'est-ce que tu viens faire ici ? » Son ton ne se voulait pas agressif, au contraire, il était plutôt ironique, il avait gardé son sourire sur ses lèvres et en attendant la réponse de son ami, il opta pour regarder autour de lui.